Très stratège, Taytu Betul est la femme éthiopienne qui a fait du règne de l’empereur Menelik II, celui qui a vaincu les impérialistes italiens. Découvrez qui était cette vaillante guerrière.
Qui était Taytu Betul ?
Née vers 1851, Taytu Betul mourut le 11 février 1918. Issue d’une famille noble du nord de l’Éthiopie, elle reçoit une excellente éducation. Elle a appris des notions dans le domaine politique, des affaires étrangères, de la diplomatie et a acquis des compétences peu notées chez une femme africaine à l’époque.
Après trois mariages sans succès, elle épousa en 1883, le roi de la province du Choa. Celui-ci devient roi des rois d’Éthiopie en 1889 sous le nom Menelik II. Femme de l’empereur, une valeur ajoutée à ces multiples qualités personnelles, Taytu Betul devient l’une des femmes les plus influentes de son époque.
Aux côtés de son époux, Taytu Betul a été une véritable lumière qui a permis de déjouer le plan des envahisseurs italiens. Elle conseille son mari de se méfier des ambitions des Italiens. Intelligente, résistante et intransigeante, elle s’opposa à toute collaboration entre l’empereur et les Européens.
Ainsi, elle poussa son époux à abroger en 1893, le Traité de Wuchale de 1889, évoquant la souveraineté éthiopienne. Ce Traité prévoit de garantir la paix entre l’Italie et l’Éthiopie tout en plaçant l’Éthiopie sous la souveraineté italienne. « Vous voudriez faire passer l’Éthiopie pour votre protectorat, mais il n’en sera jamais ainsi », a-t-elle écrit à l’ambassadeur d’Italie en 1890.
En 1896, au cours de la bataille d’Adoua, Taytu Betul a été le noyau de l’éclaboussante victoire de l’Éthiopie. En effet, c’est elle qui a identifié le plan qui mettra en déroute les Italiens. Elle a été d’un soutien tant moral que matériel pour les soldats éthiopiens. La participation active de Taytu Betul à cette bataille a permis à son pays de remporter la victoire en 1896.
Cet exploit de Taytu Betul a fait de l’Éthiopie, le premier pays africain à avoir maîtrisé une armée coloniale européenne. C’est pourquoi elle est souvent désignée comme le guide ou la lumière de son pays. La panafricaniste a aussi fondé Addis-Abeba, comme capitale de l’Éthiopie.