Sénégal : Aline Sitoé Diatta, l’envoyée de Dieu au peuple opprimé

Dotée d’un pouvoir spirituel qui lui permettait d’opérer des miracles, Aline Sitoé Diatta a eu une forte autorité sur la population sénégalaise. Cette influence a été son arme de lutte pour la libération de son pays.

Ses origines et son adolescence

Aline Sitoé Diatta naît en 1920 en Casamance, au sud du Sénégal, qui était une colonie française. Elle a été très jeune orpheline et sera élevée par son oncle paternel. Après la mort de son oncle, elle partit vivre à Ziginchor où elle a travaillé comme ouvrière portuaire. Plus tard, elle rejoint Dakar et servit comme domestique dans une famille française.

Selon les résultats des recherches de l’écrivaine française Karine Silla, qu’elle a d’ailleurs rapportés dans son livre intitulé Aline et les hommes de guerre, les éditions de l’Observatoire, la colère d’Aline Sitoé Diatta contre les colons est née des récits qui lui ont été racontés par son ancien ami Diacamoune, revenu de la Première Guerre mondiale de 1914-1918. Il a été maltraité par l’administration coloniale.

Un combat fatal

Au cours de son séjour chez les colons, Aline a reçu des révélations divines, sur sa mission de libérer le peuple de l’oppression coloniale. En 1941, une voix lui indiquait de retourner à Casamance. Mais elle ne s’y plia pas de sitôt. Elle devient paralysée quelques jours plus tard.

Aline Sitoé Diatta retourna en Casamance en 1942 et sa paralysie disparaît de façon mystique. Pendant ce moment, la France, pays colonisateur était engagé dans la Seconde Guerre mondiale et exigeait de leurs colonies, une contribution à l’effort de guerre. Casamance voyait la moitié de ses récoltes de riz arrachée. C’était inacceptable pour Aline.

La jeune courageuse a incité les habitants de la Casamance, sous la domination coloniale, à la désobéissance civile, en rejetant la participation à l’effort de guerre et l’enrôlement dans l’armée française. Son influence sur la population en tant que prophétesse douée, a favorisé sa lutte.

Voyant Aline engagée dans sa lutte, les autorités françaises ont décidé de l’arrêter. Elle allait de village en village, pour s’écharper. Une fille, prise pour elle a été même brûlée vive. Face aux troubles, celle qui a été surnommée reine en raison de son pouvoir spirituel, s’est livrée elle-même en 1943 et fut mise en prison. Déportée au Mali, elle mourra en 1944, à l’âge de 24 ans.

 

Search