Nigeria : Funmilayo Ransome-Kuti, une femme face aux colonisateurs

Anticolonialiste, leader féministe et révolutionnaire, Funmilayo Ransome-Kuti a mené autant de luttes pour la décolonisation du Nigéria et la reconnaissance des droits des femmes. Ces multiples combats lui ont valu la renommée de mère du droit des femmes.

Qui était Funmilayo Ransome-Kuti ?

Funmilayo Ransome-Kuti est née Frances Abigail Olufunmilayo Thomas, le 25 octobre 1900 à Abeokuta au Nigeria. Ses parents, ayant compris que l’instruction est aussi importante pour les filles, ont assuré sa scolarité. Alors qu’elle avait 19 ans, elle partit pour l’Angleterre où elle a appris l’élocution, la musique, la couture et le français dans une école.

En 1922, elle termina ses études. La Nigériane a décidé à cette époque de changer son nom et de se faire appeler désormais Funmilayo. Elle retourna dans son pays d’origine et devient enseignante. Elle s’est mariée  janvier 1925.

Engagée dans la lutte pour l’indépendance

Le Nigeria était sous la domination du Royaume-Uni. Le colonisateur dictait ses lois et tentait de promouvoir la division identitaire dans le pays. Funmilayo a protesté contre la Constitution Richards de 1946, dont le but était de diviser le pays en trois régions indépendantes.

En 1953, la militante a pris part à la Conférence institutionnelle de Londres pour l’accession du Nigeria à l’indépendance. Elle a, par ailleurs multiplié ses voyages en Union des républiques socialistes soviétiques (URSS), en Hongrie et en Chine. Elle verra son visa confisqué.

Défenseuse des droits des femmes à l’ère de la colonisation

La lutte fondamentale de Funmilayo était pour l’émancipation et la représentation des femmes dans les institutions politiques. Son arme de combat était l’alphabétisation. Ainsi, en 1923, elle créa l’Abeokuta Ladies Club, qui s’occupait des actions de charité. En 1949, l’Abeokuta Ladies Club devient l’Abeokuta Women Union et a rassemblé 20 000 femmes de différentes régions.

Funmilayo a dirigé des marches vers le Palais de l’Alake, Roi yoruba à la solde des colonisateurs. En avril 1948, l’association obtient la suspension de la taxe imposée aux femmes. On pouvait aussi noter une amélioration de leur représentation dans la scène politique.

Le 18 février 1977, elle fut jetée de sa résidence à Lagos, à travers la fenêtre, par les militaires. Elle succombe à ses blessures le 13 avril 1978. Funmilayo reste une femme admirée en Afrique.

 

 

 

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