Elle a connu la pauvreté, l’exil et la peur du lendemain. Pourtant, Ijeoma Uchegbu n’a jamais cessé de croire en sa destinée. Arrivée à Londres avec trois filles et une simple valise, elle a affronté la vie avec courage. Aujourd’hui, elle est professeure à Cambridge et à l’University College London, et figure parmi les femmes noires les plus influentes de la science mondiale. Son parcours symbolise la persévérance, la dignité et la force de la diaspora africaine.
Une enfance marquée par les séparations
Ijeoma voit le jour à Londres dans les années 1960. Ses parents nigérians étaient venus y étudier. Sa mère fréquentait la London School of Economics, tandis que son père commençait des études d’ingénierie.
Faute de moyens, ils la confient à une famille d’accueil dans le Kent. L’enfant y grandit dans un foyer aimant. Mais un jour, son père vient la récupérer.
Elle découvre alors une autre femme qu’elle croit être sa mère. Ce n’est que plus tard qu’elle apprend la vérité. Cette femme n’était que sa belle-mère.
Plus tard encore, elle rencontre sa vraie mère. Leur bonheur est de courte durée. Sa mère biologique décède peu après, laissant un vide immense.
Le retour au Nigéria et le choc culturel
À l’adolescence, son père décide de rentrer au Nigéria. Ijeoma quitte alors Londres et tout ce qu’elle connaît. Le voyage marque un tournant dans sa vie.
Elle découvre un pays meurtri par la guerre civile. L’électricité manque, la chaleur la terrasse, et son accent britannique suscite la méfiance.
Elle se sent différente. Pourtant, elle refuse de se laisser abattre.
Elle trouve du réconfort dans les sciences et les mathématiques. Ces matières deviennent son refuge et son langage universel.
La naissance d’une vocation scientifique
À seize ans, Ijeoma entre à l’Université du Benin pour étudier la pharmacie. Elle s’investit dans ses études avec passion.
Les années passent, elle se marie et devient mère de trois filles. Mais son mariage s’effondre. Elle prend alors une décision radicale.
Elle quitte le Nigéria pour retourner à Londres.
Sans argent ni plan précis, elle espère offrir une vie meilleure à ses enfants.
Son arrivée à Londres marque le début d’une période difficile. Elle trouve refuge dans un centre d’hébergement pour sans-abri.
Pendant sept mois, elle partage la salle de bain et la cuisine avec d’autres familles. Les conditions sont dures, mais elle ne renonce pas.
La recherche comme planche de salut
Ijeoma finit par décrocher une bourse pour un doctorat. Elle choisit d’étudier les particules minuscules, un domaine encore peu connu à l’époque.
Ce sujet devient sa passion et son avenir. Ses recherches ouvrent la voie à la nanomédecine, une science qui permet de délivrer les médicaments directement dans les zones malades du corps.
Cette approche réduit les effets secondaires et améliore l’efficacité des traitements.
Grâce à son travail, la médecine s’apprête à franchir une nouvelle étape.
Une rencontre qui change tout
Lors d’une conférence scientifique, Ijeoma rencontre Andreas Schätzlein, un chercheur allemand. Une connexion immédiate naît entre eux.
Ils discutent pendant des heures et partagent la même vision.
Andreas décide de tout quitter pour la rejoindre à Londres. Ensemble, ils fondent une équipe à la fois scientifique et amoureuse.
Leur collaboration donne naissance à des projets révolutionnaires dans le domaine des nanosciences pharmaceutiques.
Une carrière brillante et engagée
Avec les années, Ijeoma s’impose comme une référence mondiale. Elle devient professeure à l’University College London et présidente du Wolfson College de Cambridge.
Mais elle ne se limite pas à la recherche. Elle s’engage aussi pour la diversité et l’égalité des chances dans le milieu académique.
Elle remarque que les étudiants noirs et issus des minorités obtiennent moins souvent des mentions ou des promotions.
Elle décide alors d’agir. Elle sensibilise ses collègues, modifie les programmes et met en avant les scientifiques afro descendants.
Peu à peu, ses efforts transforment la culture universitaire britannique.
L’humour au service de la science
Ijeoma a compris qu’expliquer la science demande aussi de la légèreté. Pour toucher davantage de monde, elle suit une formation de stand-up à Londres.
Sur scène, elle parle de recherche avec humour et humanité.
« Quand les gens rient, ils écoutent. Et quand ils écoutent, ils apprennent », confie-t-elle souvent.
Cette méthode originale lui permet de captiver aussi bien les étudiants que le grand public.
Une reconnaissance royale méritée
En 2025, le roi Charles III la distingue du titre de Dame Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique.
Cette récompense salue ses contributions majeures à la science et à la diversité.
Son nom entre ainsi dans l’histoire aux côtés des grandes figures afro-britanniques.
Derrière ce ruban corail, c’est toute la diaspora nigériane et africaine qui trouve une source de fierté.
Une leçon pour les générations à venir
Aujourd’hui, Ijeoma continue de transmettre son savoir. Elle encourage les jeunes, surtout les filles noires, à croire en leurs capacités.
Son message est simple et universel :
« Ne choisissez pas un métier pour l’argent. Faites ce qui vous passionne, et tout ira bien ».
Son parcours prouve que la passion, la discipline et le courage peuvent transformer les vies.
De sans-abri à scientifique de renommée mondiale, Ijeoma Uchegbu incarne la réussite afro-britannique dans ce qu’elle a de plus noble.
Son histoire n’est pas seulement celle d’une femme de science. C’est celle d’une mère, d’une battante et d’une visionnaire.
Elle nous rappelle qu’aucun obstacle n’est insurmontable lorsque la détermination guide le cœur.
Son nom résonne aujourd’hui comme un symbole de fierté pour toute la diaspora africaine.


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