Né à Aioun, à l’est de la Mauritanie, Ibrahima Ba grandit dans un pays marqué par des tensions sociales. Dans les années 1980, il commence des études de médecine à Dakar. Très vite, il bifurque vers les mathématiques et la physique. En 1989, il quitte son pays contraint par les événements politiques. Direction la France. Là, il intègre l’École des Mines de Saint-Étienne. Ce parcours atypique va l’emmener bien plus loin qu’il ne l’imaginait.
Un parcours académique hybride, une ascension continue
Après ses études en France, Ba part aux États-Unis pour un stage dans un laboratoire de recherche. L’Argonne National Laboratory, reconnu mondialement, l’embauche comme ingénieur. Il y affine ses compétences, notamment en physique appliquée.
Mais il ne s’arrête pas là. Il obtient un MBA à la Kellogg School of Management, un des meilleurs programmes de gestion d’entreprise aux États-Unis. Ce diplôme ouvre les portes du conseil stratégique. Il rejoint Oliver Wyman, puis s’oriente vers le secteur des télécommunications.
Chez Lumen, il se confronte aux réalités d’un secteur en pleine mutation. Il y acquiert une solide expertise des infrastructures numériques. Puis, à HIP Consult, il coordonne des projets de connectivité sur le continent africain. À chaque étape, il combine technique, vision stratégique et connaissance du terrain.
Chez Meta, un rôle clé dans les réseaux numériques africains
En 2016, Ba rejoint Meta (anciennement Facebook) au siège de Menlo Park. Sa mission est de piloter les investissements dans les infrastructures de connectivité pour l’Afrique. Plus tard, il prend également en charge les projets pour l’Asie et l’Amérique latine.
Sous sa direction, Meta lance 2Africa, un câble sous-marin de télécommunications long de plus de 45 000 kilomètres. Ce projet ambitieux relie 33 pays, dont 19 en Afrique. Il s’agit de l’un des plus vastes réseaux jamais construits. L’objectif est clair : améliorer l’accès à internet à haut débit sur tout le continent.
Ba ne se contente pas d’étendre les réseaux. Il plaide pour une souveraineté numérique renforcée. Il insiste sur l’importance d’héberger les données localement, de développer des applications africaines et de bâtir une expertise technique régionale. Pour lui, l’Afrique ne doit pas être qu’un marché, elle doit devenir un acteur à part entière du numérique mondial.
Un message aux jeunes Africains : l’audace et l’apprentissage
Dans ses prises de parole, Ba délivre un message inspirant. Il affirme que le succès ne dépend pas toujours d’un parcours linéaire ou prestigieux. Ce qui compte, selon lui, c’est la passion, la capacité à apprendre continuellement et une vision claire de ses objectifs.
Il en est la preuve vivante. Parti de Mauritanie avec peu de moyens, il a intégré les plus hautes sphères de l’innovation technologique mondiale. Et il continue de défendre une Afrique connectée, autonome et innovante.


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