Dans les Antilles françaises, une nouvelle étude montre que le chlordécone, insecticide pourtant interdit depuis plus de trente ans, continue d’affecter la santé. Cette fois, ce sont les femmes en âge de procréer qui en subissent les effets. L’exposition à cette substance pourrait réduire leurs chances de concevoir un enfant rapidement.
Le chlordécone contamine toujours la population
Pendant des décennies, les agriculteurs ont utilisé le chlordécone dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique. Malgré son interdiction en 1993, cette substance reste présente dans les sols et les rivières. Elle se retrouve aussi dans les aliments produits localement.
Aujourd’hui, 90 % des habitants de ces territoires portent encore des traces de chlordécone dans leur sang. Cette exposition continue passe principalement par l’alimentation. Elle touche toutes les générations.
Les scientifiques ont déjà lié cette pollution à plusieurs risques : cancers de la prostate, troubles cognitifs, accouchements prématurés. À présent, une nouvelle conséquence inquiète les chercheurs.
L’étude établit un lien avec la fertilité féminine
Une équipe de chercheurs de l’Inserm et du CHU de Rennes a analysé les données de 668 femmes suivies en Guadeloupe entre 2004 et 2007. Leur objectif est de comprendre l’impact de l’exposition au chlordécone sur le temps nécessaire pour concevoir un enfant. Les résultats sont préoccupants.
Les femmes les plus exposées à ce pesticide présentent un délai de conception allongé. Concrètement, leur probabilité de tomber enceinte à chaque cycle diminue d’environ 25 %. Cela signifie que le chlordécone pourrait perturber la fécondité féminine. Ces conclusions ont été publiées dans la revue scientifique Environmental Health.
Une pollution ancienne aux effets durables
Cette nouvelle alerte confirme les inquiétudes des populations antillaises. Le chlordécone ne cesse de révéler ses conséquences. Ce pesticide affecte non seulement la santé générale, mais aussi la capacité à donner la vie.
Les auteurs de l’étude appellent à poursuivre les recherches. Comprendre tous les effets de cette exposition reste indispensable.
Face à cette contamination persistante, la question de la justice environnementale reste entière. Les femmes antillaises, comme d’autres victimes de pollutions invisibles, attendent des réponses et des mesures concrètes.


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