Controverses autour d’une liste de médecins noirs publiée sur Twitter

Soigner hommes, femmes et enfants sans aucune discrimination, telle est l’une des principales valeurs prônées par le serment d’Hippocrate. Malgré cela, on remarque que le nombre de patients se plaignant de discrimination s’en va croissant. La France n’est pas épargnée par les questions raciales qui touchent tous les secteurs.

Aujourd’hui, c’est le domaine médical qui est secoué par cette « folie identitaire » si l’on doit reprendre les propos de la Licra. La diffusion sur Twitter d’une liste de gynécologues noires exerçant en Ile-de-France crée en effet la polémique et vient remettre en question l’un des fondements de la profession de médecin : la non-discrimination raciale.

Une liste pour « aider » les femmes noires à trouver un médecin qui leur ressemble

Diffusé sur Twitter par Globule Noir, un collectif de soignants racisés, ce répertoire de gynécologues noires permettrait de retrouver une telle professionnelle en Île-de-France. La liste a en réalité été créée par une jeune femme de couleur qui voulait trouver un médecin qui lui ressemble pour une première consultation.

Si la publication est devenue virale, elle a toutefois été retirée bien vite et les réactions de divers organismes ne se sont pas fait attendre. Ainsi, la Ligue Internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme (Licra) s’est indignée dans un tweet, en demandant au ministre de la Santé, Olivier Véran, de se saisir de l’affaire. L’Ordre des Médecins et celui des Infirmiers, dans un communiqué conjoint, ont également condamné la diffusion de telles informations, car elles vont à l’encontre du code de déontologie de la profession.

Le Syndicat des jeunes médecins généralistes, de son côté, n’a pas hésité à soutenir ce projet de « listes communautaires » puisqu’elles sont l’expression d’un malaise existant dans le secteur.

Les discriminations raciales dans le milieu médical : une réalité

Si aujourd’hui de nombreuses personnes en sont arrivées à vouloir choisir leur médecin en fonction de sa couleur de peau, l’on doit se poser des questions. En effet, les témoignages de ces dérives ne manquent pas sur les réseaux sociaux, mais les actions pour corriger cet état de choses ne sont pas vraiment visibles.

Dans son tweet, Jean-Marcel Mourgues, le vice-président du Conseil National de l’Ordre des Médecins, rappelait qu’il est possible de signaler des discriminations afin de faire sanctionner les médecins mis en cause. Le cabinet du ministre de la Santé s’est tout simplement dit choqué par les faits et a précisé que c’est de la responsabilité de l’Ordre des Médecins de faire respecter les règles de déontologie de la profession.

Le débat sur les questions raciales n’est donc pas près de sa fin, surtout si l’on doit prendre en compte une annonce de recherche d’une « infirmière à domicile racisée » à Paris relayée par le même compte Twitter Globule Noir. Ce dernier a été fermé depuis peu, mais ses publications continuent de diviser.

Plus que de simples tweets, les patients s’attendent à une meilleure prise en charge sans aucune distinction de la part des soignants. Ces derniers doivent toutefois prendre en compte certaines spécificités liées à l’origine des malades pour cela. Mais afin de préserver le vivre ensemble, les questions de discriminations raciales ne devraient en aucun cas influer sur ce domaine de la plus haute importance.

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