Largement popularisé pendant la crise sanitaire, l’ARN messager continue de transformer la médecine. À Orléans, une scientifique malgache joue un rôle central dans cette révolution. Chantal Pichon dirige un laboratoire de pointe où elle développe des traitements prometteurs. Son objectif est de faire bénéficier cette avancée au plus grand nombre, et pas seulement aux pays riches.
Une technologie au cœur de l’innovation médicale
Depuis plus de vingt ans, Chantal Pichon étudie l’ARN messager. Elle pilote aujourd’hui l’Accélérateur de Recherche Technologique (ART) de l’Inserm, un centre installé à Orléans. Ce laboratoire joue un rôle clé dans la mise au point de vaccins et de thérapies innovantes. L’État lui a confié un projet stratégique dans le cadre du plan France 2030.
Elle travaille notamment à réduire les coûts de production de l’ARN messager. Ce choix n’est pas anodin. En rendant cette technologie plus abordable, elle espère faciliter son adoption dans des pays comme Madagascar, son pays natal.
« C’est bien de développer des traitements, mais s’ils ne sont accessibles qu’aux plus riches, on passe à côté de l’essentiel », souligne-t-elle.
Une femme de science portée par ses convictions
Chantal Pichon est née et a grandi à Madagascar. À 17 ans, elle s’installe en France pour poursuivre ses études à Marseille. Fille de deux médecins, elle rêvait de devenir chirurgienne. Finalement, elle choisit la biologie. « Je ne soignerai pas moi-même, mais je peux aider à créer de nouveaux traitements », explique-t-elle.
Aujourd’hui, elle coordonne une équipe de 40 chercheurs aux profils variés. Ensemble, ils explorent les possibilités offertes par l’ARN messager, notamment pour lutter contre certains cancers. Ce travail demande rigueur, patience et beaucoup d’énergie. « La pression est forte. Mais la confiance que l’on me donne me pousse à faire toujours mieux. »
Un parcours marqué par l’excellence et les obstacles
Son parcours n’a pas été sans heurts. Elle a dû faire face à des préjugés. Un jour, alors qu’elle postule pour diriger une école, on lui demande si elle est vraiment sûre de pouvoir représenter l’établissement. Cette phrase la blesse profondément.
Pour elle, la réussite peut parfois déranger. « Tant qu’on reste discret, on est accepté. Dès qu’on se démarque, cela peut agacer. »
Malgré ces épreuves, elle continue d’avancer. Chantal Pichon reste attachée à une idée simple : transmettre, partager, et rendre à la société ce qu’elle lui a donné. Elle le répète souvent à ses étudiants. Quand on veut réussir, on peut.


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