Depuis le 25 octobre 2025, le Burkina Faso accueille plusieurs centaines d’Afrodescendants venus d’Europe, d’Amérique et des Caraïbes. Ils participent à une série d’événements tournés vers le panafricanisme et la montée en puissance de l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette initiative ne vise plus uniquement à honorer la mémoire de l’Afrique. Elle cherche à transformer l’attachement culturel et historique en actions concrètes pour le développement du continent.
Le panafricanisme entre symboles et engagements politiques
La conférence du 1er novembre, organisée à Ouagadougou, a ouvert les discussions. Le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Karamoko Jean-Marie Traoré, a rappelé l’enjeu central. « L’Afrique n’a pas seulement besoin de se souvenir. Elle a besoin d’agir ».
Son message est simple : la nostalgie ne suffit plus. Le Burkina Faso invite les Afro descendants à soutenir concrètement le projet panafricain porté par l’AES, qui regroupe le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
Ce discours trouve un écho dans la salle. Beaucoup veulent renouer avec leurs racines, mais aussi s’investir dans la transformation du continent. L’événement marque ainsi un tournant : l’histoire et l’identité deviennent des moteurs d’action, pas seulement de mémoire.
Une diaspora mobilisée pour le développement du continent
Les organisateurs ont insisté sur le rôle stratégique de la diaspora. Elle dispose de compétences, de ressources financières et de réseaux internationaux. Elle peut donc aider l’Afrique à se renforcer, à innover et à gagner en influence.
Plusieurs pays africains, comme le Ghana ou le Bénin, ont déjà lancé des programmes pour attirer les talents de la diaspora. Le Burkina Faso s’inscrit dans cette logique. Il ne parle pas seulement de symboles. Il parle de projets économiques, de technologie, d’éducation et d’entrepreneuriat.
Des défis à surmonter avant une alliance durable
Malgré cet élan, des obstacles restent présents. Le Sahel fait face à une situation sécuritaire fragile et à un manque d’infrastructures modernes. Les opportunités existent, mais elles nécessitent des garanties et des politiques stables.
La dynamique géopolitique complique aussi le contexte. L’AES se repositionne hors de la CEDEAO et renforce ses liens avec d’autres partenaires, comme la Russie. Cette stratégie soulève des interrogations, notamment sur la reconnaissance internationale et l’intégration économique.
Enfin, au sein même de la diaspora, les attentes diffèrent. Certains veulent un retour symbolique. D’autres veulent investir et s’installer. Il faudra donc concilier ces visions.
L’appel lancé à Ouagadougou va au-delà des mots. Il invite la diaspora à prendre part à l’histoire contemporaine de l’Afrique.
Mais pour que cet élan mène à des résultats concrets, les États concernés devront poser des bases solides, sécurisées et inclusives.
Si ces conditions sont réunies, l’AES pourrait bien devenir un modèle audacieux de coopération entre les peuples du continent et les communautés afro descendantes du monde entier.


0 commentaires